Colloque international: Manifester la mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda
- Colloque
- 12 mars 2024
- 09h-17h30
Un partenariat entre l’Université catholique de Lille et les Archives nationales donne lieu à un séminaire sur les procès filmés, abordant notamment le procès de Tokyo et les crimes contre l’humanité en Argentine. En parallèle, un colloque international est prévu le 12 mars 2024 pour commémorer les 30 ans du génocide des Tutsi au Rwanda. Ce génocide, marqué par plus de 800 000 morts en trois mois, a mis en lumière l’importance de la justice pénale internationale et a conduit à l’émergence de nouvelles normes juridiques. Les efforts pour poursuivre les responsables de ces crimes ont vu l’utilisation de la compétence universelle par les juridictions belges et françaises, avec une attention croissante portée aux victimes dans la lutte contre l’impunité.
Depuis deux ans, l’Université catholique de Lille, organise en coopération avec les Archives nationales un séminaire sur les procès filmés (https://www.fld-lille.fr/evenements/conference-inaugurale-du-cycle-de-conferences-debat-reflexions-et-enseignements-autour-des-proces-filmes/ page en cours d’actualisation : 1ère séance sur le procès de Tokyo, 2e séance sur les procès de crimes contre l’humanité en Argentine).
En plus de ce cycle, le 12 mars 2024, dans l’enceinte de l’université, nous souhaiterions organiser un colloque international à l’occasion de la triste date anniversaire du génocide des Tutsi au Rwanda.
Cette journée du 12 mars sera l’occasion de commémorer les 30 ans du génocide des Tutsi au Rwanda.
Le XXe siècle a connu des violences de masse que le droit et la justice ont dû réprimer dans un contexte d’internationalisation. Les « crimes internationaux » désignent les crimes contre l’humanité, incluant le crime de génocide et les crimes de guerre. De nombreuses régions du monde sont depuis devenues des charniers où des millions d’innocents et de personnes sans défense ont été victimisés par des agressions et d’odieux crimes contre l’humanité qu’il n’avait pas été possible de prévenir et de punir. La situation a commencé à changer lorsque des reportages télévisés en provenance d’ex-Yougoslavie ont présenté les atrocités de masse commises en 1992. Pour la première fois depuis Nuremberg, est venu le temps de fixer les règles permettant de punir les crimes internationaux. Mais, rien de tout cela n’existe en 1994 lorsque le génocide perpétré contre les Tutsi occasionne, sur une courte période de 3 mois, plus de 800.000 morts dans des conditions indicibles. Le premier documentaire sur ce qui peut être considéré comme une grande tragédie de la fin du XXe siècle est présenté lors de l’émission de Jean-Marie Cavada « La marche du siècle ».
Poursuivre les responsables, juger de tels crimes, repose sur des normes de droit pénal qui reflètent les priorités d’une société et d’une époque. Si une justice pénale internationale a été organisée, elle n’était pas en mesure de répondre à toutes les attentes des Rwandais. Le nouveau gouvernement au Rwanda a cherché à rassembler la société meurtrie : il a redonné une place à une justice ancestrale Gacaca. Mais de nombreux rwandais avaient fui leur pays afin d’échapper à toute justice. La compétence universelle a permis aux juridictions belges puis françaises de rendre, chacune sur leur territoire, les premiers procès pour crimes de génocide. La lutte contre l’impunité de ces crimes va de pair avec une place de plus en plus grande donnée aux victimes.
Nous construisons cette journée du 12 mars 2024 autour de différents axes :
- Tout d’abord, après la présentation du documentaire « Autopsie d’un génocide » présenté en septembre 1994 lors de l’émission « La marche du siècle ».
Quel regard porter sur ces trente années, quelle compréhension du drame en avons-nous ? Quelles archives sont constituées à partir d’images ?
- Puis dans un deuxième temps, aborder un regard croisé entre les juridictions belges et françaises, une rencontre des principaux acteurs des procès encore peu nombreux qui ont été rendus de part et d’autre de ces deux pays, impliqués eux-mêmes dans l’histoire et les événements dramatiques du Rwanda. Comment cette justice est comprise au Rwanda ? Quelle mémoire laisse-t-elle ?
- Donner la parole au Rwandais, ceux du centre Iriba et ceux de l’Université de Kigali.